Ce que cache ton nom by Sanchez

Ce que cache ton nom by Sanchez

Auteur:Sanchez [Sanchez]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Marabout
Publié: 2012-10-27T22:00:00+00:00


Finalement, je réussis à me défaire de l’heureux couple et à filer à mon rendez-vous avec Julián, au milieu des palmiers sauvages, au Faro. Je prétextai que je devais aller à la pharmacie acheter quelque chose pour mon rhume ; peut-être ne m’auraient-ils pas posé de question, mais je préférai les devancer et ne pas laisser le doute planer. La nuit tombait chaque jour plus tôt, il faisait froid, bientôt nous allions devoir nous retrouver dans des endroits chauffés. Je roulai à toute allure en descendant les virages, en priant de toutes mes forces pour que Julián soit là à m’attendre assis sur le banc, chez le glacier ou au chaud dans sa voiture. Pourvu qu’il ait eu la patience de m’attendre ces trois quarts d’heure environ que j’avais de retard, j’avais tant de choses à lui raconter, toutes ces informations bouillonnaient dans ma tête. Au fond, je remerciais le ciel de m’avoir poussée dans cette aventure. Je savais des choses que personne ici n’aurait pu imaginer. Au fait, je les savais… ou croyais-je les savoir, influencée par Julián ?

Je passai devant le Faro, comme je faisais toujours par précaution, pour m’arrêter plus loin près du glacier qui, à cette saison, servait de tout sauf des glaces, et je marchai jusqu’au coin de terre graveleuse de notre rendez-vous. On ne voyait déjà plus la mer : comme un aveugle, on l’entendait et on la sentait seulement. J’avais à peine fait quelques pas quand un coup de klaxon retentit ; je jetai un coup d’œil alentour et aperçus la voiture de Julián. Quel soulagement, quel immense soulagement ! Il faut croire que j’étais en proie aux émotions vives aujourd’hui.

— J’étais inquiet, me dit-il dès que j’eus ouvert la portière. Je savais que c’était vrai : ces rendez-vous où l’on parlait de Karin, Fred, Otto, Alice et Martín (d’Alberto, on ne parlait pas) et de toutes leurs bizarreries étaient sacrés, aussi bien pour lui que pour moi.

— Je ne vais pas pouvoir rester longtemps. Je dois passer à la pharmacie avant de repartir, pour m’acheter quelque chose pour mon rhume.

— J’ai bien réfléchi, continua Julián. Je crois que je suis un vieux fou : je t’ai mise dans de beaux draps, je t’ai mise en danger, et pourquoi, au fond ? Même avec tout ce que nous avons appris et apprendrons, nous ne pourrons rien faire. Nous sommes seuls, eux font partie d’une organisation. Rien de ce qu’on pourrait révéler ne serait suffisant pour qu’ils aillent en prison, ces vieux croulants, ces rebuts de quelque chose qui a existé un jour dans un cauchemar.

— Et les jeunes, Martín, l’Anguille (quand je dis son nom, ma langue fourcha) et les autres ?

— Il y a beaucoup de gens, tu sais, qui appartiennent à une organisation secrète et, tant qu’ils ne tuent personne… enfin, il y a quand même eu Elfe. Écoute, sérieusement, je ne veux pas que tu retournes là-bas. Je ne sais pas ce qu’ils pourraient te faire.

— Non, je sens que ce n’est pas encore le moment de prendre le large.



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